Il y a des moments où la parole devient une nécessité morale. Et aujourd’hui, je m’exprime une nouvelle fois, non pas par goût de polémique, mais parce que le silence face à la calomnie serait une forme de complicité. Ce que traverse actuellement la famille d’Ange, médium des Balkans, est inacceptable.
Ange est décédée. C’était une femme, une mère, une médium respectée, dont le départ a laissé un vide douloureux. À la suite de son décès, une cagnotte a été mise en ligne pour aider sa famille à couvrir les frais d’obsèques.
Cette initiative, légitime et transparente, a été relayée publiquement par la chaîne Kurious Anima, en relais direct d’une initiative lancée par la famille d’Ange, notamment en coordination avec son mari. Ce geste, empreint de dignité, a pourtant été instrumentalisé par certains.
Quand la douleur est recyclée pour le spectacle !
Plutôt que de respecter le deuil, certains acteurs du web ésotérique ont préféré transformer cette tragédie en épisode d’une série bien triste. Sous couvert de vigilance, une poignée de figures autoproclamées : Pokémons auto-institués, trolls en mal d’existence numérique, pseudo-voyantes prétendument bienveillantes, ont commencé à diffuser des rumeurs.
Selon eux, Ange ne serait pas décédée. La cagnotte ne serait qu’une mise en scène et sa famille, complice d’une mascarade voire d’une pure escroquerie.
Tout cela, bien sûr, sans la moindre preuve, avec pour seuls fondements des extrapolations grossières, des vidéos tronquées et un mépris évident pour la douleur humaine. On n’est plus dans l’information mais dans l’exploitation émotionnelle d’une poignée d’abonnés égarés.
Diffamation et harcèlement : quand une querelle entre médiums vire au harcèlement public
À l’origine de cette bêtise ? Des querelles personnelles entre médiums, vieilles rancunes, malentendus amplifiés et égos froissés. Au lieu de rester dans la sphère privée, ces tensions se sont propagées sur la place publique, sous la forme d’accusations gravissimes à l’encontre d’une défunte et de ses proches.
Cette mise en scène malveillante a été relayée, amplifiée et monétisée. Chaque nouveau post, chaque reel, chaque live ajouté à cette construction délirante devient une nouvelle agression. La famille d’Ange, déjà endeuillée, est ainsi soumise à une double peine : celle de la perte et celle du harcèlement public.
Le respect ne devrait jamais être négociable !
Une atteinte collective à la mémoire, au droit et à l’éthique :
Ce qui est infligé à Ange et à sa famille dépasse le cadre d’un simple désaccord : il s’agit d’une attaque publique contre la mémoire d’une défunte et la stabilité émotionnelle de ses proches. Leur deuil est souillé par des soupçons sans fondement, alimentés par des vidéos orientées, des interprétations forcées et des accusations déguisées en questionnements.
Une initiative solidaire, née d’un besoin humain (couvrir les frais d’obsèques) a été instrumentalisée. Transformée en prétexte à des spéculations infondées, elle est désormais utilisée pour légitimer une campagne de désinformation persistante. Cette stratégie, aussi indigne qu’hostile, a des répercussions réelles : émotionnelles, sociales, psychologiques, mais aussi juridiques.
Une dérive nuisible aux répercussions profondes :
Cette dérive ne cible pas seulement une famille. Elle fragilise l’ensemble d’un corps professionnel. Les praticiens de l’ésotérisme, pour la majorité discrets, rigoureux et respectueux, voient leur crédibilité érodée. La confiance du public, déjà fragile, s’amenuise davantage. Les amalgames se multiplient et avec eux, la suspicion envers toutes celles et ceux qui exercent leur métier avec sérieux.
Les récits mensongers, produits et relayés avec insistance sur divers canaux, nourrissent un climat délétère. La répétition de ces contenus, sous forme de reels, de commentaires, de vidéos, crée une boucle perverse de doute permanent. Il ne s’agit plus d’un emballement passager, mais bien d’une stratégie de nuisance organisée.
Une profession instrumentalisée à des fins personnelles :
La médiumnité, la voyance, l’ésotérisme ne sont pas des terrains de jeu pour rancunes personnelles. Ce sont des métiers d’accompagnement, d’écoute, de guidance. Les attaques répétées, les interprétations douteuses et les diffamations montées en spectacle nuisent à l’ensemble du secteur.
Chaque contenu produit sans rigueur et sans conscience ajoute une pierre au mur de la défiance. De même, chaque silence face à ces dérives accentue leur impact. Il est temps de rappeler que l’éthique n’est pas une option et que les pratiques spirituelles ne peuvent servir de vitrine à des conflits d’ego.
L’UPAD : un cadre pour la protection et la justice
Une réponse concrète face aux dérives numériques :
Face à la recrudescence des attaques publiques, des campagnes de diffamation et du harcèlement numérique visant des praticiens de l’ésotérisme, j’ai fondé l’UPAD (Union de Protection des Arts Divinatoires), que je préside.
Cette structure, opérationnelle dès juin, a pour objectif de défendre les professionnels du secteur, d’accompagner les victimes de violence numérique et de poser un cadre juridique et éthique solide. Elle agit pour que nos métiers puissent s’exercer dans la sécurité, le respect et la dignité.
L’UPAD travaille en corrélation avec l’INAD, dont je suis membre, et avec le SPPAD, que j’ai cofondé. Cette coopération permet d’unir nos forces pour construire une réponse à la hauteur des enjeux : juridique, humaine, mais aussi structurelle.
Le bureau de l’UPAD regroupe plusieurs figures engagées :
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Didier Santiago, animateur de Kurious Anima, voix libre et intègre dans l’ésotérisme
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Henri Biard, médium et magnétiseur expérimenté
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Gwenaël Letourneur, médium, membre de l’INAD et cofondateur du SPPAD
D’autres membres du bureau, aux profils variés (juridiques, médiatiques, associatifs) viennent renforcer cette dynamique. Tous partagent la même ambition : protéger les professionnels intègres et restaurer la confiance dans nos pratiques.
Un appel à l’unité face au harcèlement dans l’ésotérisme
Je pratique ce métier depuis des années. J’en connais les beautés, les exigences, les dérives aussi. Mais ce que je vois aujourd’hui me heurte. Pas seulement en tant que professionnelle, mais en tant que femme et en tant qu’être humain.
Le décès d’Ange aurait dû être un moment de recueillement. Il est devenu le point de départ d’une tempête malsaine, nourrie par l’orgueil, la jalousie et la méconnaissance. Ce que sa famille endure aujourd’hui est inacceptable et le silence, face à cela, n’est plus possible.
Je ne défends pas une image. Je défends une profession que beaucoup exercent avec sincérité, parfois dans l’ombre, avec cœur. Mais que d’autres abîment, par négligence ou par intérêt.
L’UPAD est née de ce constat. Et de cette volonté très claire : ne plus laisser ces dérives sans réponse. Ne plus regarder ailleurs quand des familles sont prises pour cible. Ne plus laisser croire que l’ésotérisme est un espace sans règles, sans loi et sans limites.
Je le redis ici, non pas par devoir, mais par conviction : j’apporte tout mon soutien à la famille d’Ange. Leur courage dans le silence est une force et leur combat rejoint le mien.
Il est temps d’assainir, de structurer et de protéger. Pas dans la colère mais avec la bienveillance qui caractérise de véritables spirituels.
Présidente de l’UPAD
Membre de l’INAD
Co-fondatrice du SPPAD
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