La maison de la mort et ses 22 fantômes : le mystère du brownstone de la 5ème avenue

Au cœur de Greenwich Village (Manhattan), au 14 West 10th Street, se dresse une maison qui, malgré son extérieur charmant, cache un passé sombre et troublant. Depuis sa construction dans les années 1850, cette demeure a été le théâtre de la mort de 22 personnes, lui valant le surnom sinistre de “Maison de la Mort”.

La Maison de la Mort, nichée au cœur de Greenwich Village, est bien plus qu’une simple demeure historique. Elle est le refuge de 22 âmes qui, pour une raison ou une autre, ont choisi de ne pas quitter ces lieux.

Parmi ces esprits, certains étaient d’anciens résidents, d’autres de simples visiteurs, et quelques-uns restent encore aujourd’hui non identifiés. Mais tous ont laissé une empreinte indélébile sur cette maison.

L’un des fantômes les plus célèbres de cette demeure est Samuel Langhorne Clemens, plus connu sous son pseudonyme, Mark Twain. Cet écrivain emblématique est l’auteur de chefs-d’œuvre tels que “Les Aventures de Tom Sawyer” et “Les Aventures de Huckleberry Finn“. Il a résidé brièvement au 14 West 10th Street entre 1900 et 1901.

De nombreuses personnes ont rapporté avoir vu l’apparition de Twain. Son fantôme serait vêtu de son emblématique costume blanc et déambulerait paisiblement dans les couloirs, notamment près de l’escalier majestueux du premier étage. Dans les années 1930, une anecdote particulièrement troublante a été rapportée : une mère et sa fille ont affirmé avoir échangé quelques mots avec l’esprit de l’écrivain, renforçant ainsi la légende entourant sa présence.

Mais qui sont les 21 autres esprits qui hantent cette demeure ? Certains racontent que parmi eux se trouvent d’anciens propriétaires, des enfants disparus prématurément, ou encore des invités de soirées mondaines qui se sont déroulées dans cette maison au cours du 19ème siècle. Chaque recoin de la Maison de la Mort semble murmurer des histoires du passé, faisant de cette demeure l’un des lieux les plus mystérieux et fascinants de Manhattan.

La Maison de la Mort a été transformée d’une demeure unifamiliale en un immeuble de 10 appartements. Peut-être que les nouveaux résidents espéraient échapper aux murmures et aux ombres du passé ? Toujours est-il que les esprits qui hantaient ces lieux ne semblaient pas prêts à partir…

Parmi les résidents marquants, Jan Bryant Bartell, une actrice et autrice talentueuse connue pour ses rôles dans des pièces de théâtre. Ainsi, on a pu l’apercevoir dans “Bell, Book and Candle et Night Must Fall” avant de s’installer au dernier étage en 1957.

Mais ce qui aurait dû être un nouveau départ s’est rapidement transformé en un cauchemar éveillé. Peu de temps après son emménagement, Bartell a commencé à ressentir une atmosphère oppressante.

Elle parlait de courants d’air glacial traversant les pièces, de visions fugitives d’une silhouette masculine qui disparaissait dès qu’elle tentait de l’approcher. L’autrice révélera qu’une odeur persistante et nauséabonde de décomposition était présente dans l’appartement.

Intriguée et inquiète, l’actrice a fait appel à des experts du paranormal dans l’espoir de comprendre et de mettre fin à ces phénomènes troublants. Malheureusement, malgré leurs efforts, les manifestations surnaturelles ont continué, devenant de plus en plus intenses et perturbantes.

Face à cette situation insoutenable, Jan Bryant Bartell et son mari ont finalement pris la décision douloureuse de quitter la maison. Ils laisseront ainsi derrière eux, un lieu chargé d’histoires et de mystères non résolus relatés dans le livre : Spindrift : Spray From a Psychic Sea.

En 1987, la Maison de la Mort, déjà tristement célèbre pour ses hantises, a été le théâtre d’un événement tragique qui a secoué la ville de New York. Joel Steinberg, un avocat autrefois respecté, a été au cœur de ce drame.

Dans les murs de cette demeure historique, il a commis l’impensable : battre sauvagement sa fille adoptive de six ans, la laissant dans un état critique. Malheureusement, la jeune Lisa n’a pas survécu à ses blessures, succombant peu après l’agression de blessures sévères à la tête.

Ce crime odieux a non seulement choqué la communauté, mais a également ajouté une tache indélébile à la réputation déjà macabre de la maison.

L’affaire Steinberg est devenue l’un des procès les plus médiatisés de l’époque, mettant en lumière les sombres secrets qui peuvent se cacher derrière les portes closes, même dans les quartiers les plus huppés de Manhattan.

La Maison de la Mort, avec ses histoires de fantômes et son passé tumultueux, est sans conteste l’une des demeures les plus énigmatiques de Manhattan. Cependant, elle n’est pas la seule à revendiquer le titre de “maison la plus hantée” de l’île.

À quelques rues de là, le Merchant’s House Museum se dresse comme un rival sérieux à ce titre macabre. Cette demeure historique, préservée dans son état d’origine du 19ème siècle, a été le témoin de la mort de sept membres de la famille Tredwell.

Ces décès, survenus dans différentes circonstances et à différentes époques, ont tous eu un point commun : les funérailles ont toutes eu lieu dans le salon de la maison, ajoutant une atmosphère solennelle et lourde à cette pièce.

De nombreux visiteurs et employés du musée ont rapporté des phénomènes inexplicables, allant de bruits étranges à des apparitions fugaces. Certains prétendent même avoir vu les esprits des membres défunts de la famille Tredwell, continuant de vaquer à leurs occupations comme s’ils étaient encore en vie.

Alors, entre la Maison de la Mort et le Merchant’s House Museum, lequel détient réellement le titre de la demeure la plus hantée de Manhattan ? La réponse reste un mystère, alimentant les débats et les légendes urbaines qui entourent ces deux lieux emblématiques de New York.

En parcourant les rues animées de Manhattan, il est facile d’oublier que chaque bâtiment, chaque pierre, porte en lui des récits du passé. La Maison de la Mort, avec son histoire riche et tumultueuse, se dresse comme un rappel vivant de ces échos du passé. Des esprits de personnalités emblématiques comme Mark Twain aux témoignages troublants d’actrices telles que Jan Bryant Bartell, cette demeure est un condensé de mystères et de légendes.

Alors que la ville de New York continue d’évoluer et de se transformer, la Maison de la Mort demeure, immuable, telle une sentinelle du temps. Elle invite les curieux et les passionnés d’histoire à plonger dans ses récits, à chercher à comprendre ce qui lie ces âmes à ce lieu. Est-ce le charme intemporel de la maison, ou quelque chose de plus profond, ancré dans les murs et les planchers craquants ? Une chose est certaine : la Maison de la Mort continuera d’alimenter les conversations, les débats et les légendes urbaines pour de nombreuses années à venir.