Ce nom vous dit certainement quelque chose, et pour cause notre chère Elisabeth ou Erzsébeth de Bathory Nadasdy figure dans de nombreux ouvrages d’histoire, de légendes, de romans et de films… Appelée aussi la comtesse de Dracula, cette femme à la réputation d’avoir été l’une des premières tueuses en série et d’être à l’origine du vampirisme.
Originaire de Nyírbátor, en Hongrie, cette jeune femme issue de l’aristocratie et de la royauté hongroise déchaîne encore aujourd’hui les passions.
Véritable vampire ou simplement sadique ? J’ai souhaité vous faire partager mes recherches sur ce personnage singulier.
Erzsébeth de Bathory naît dans le château familial d’Ecsed à Nyírbátor, en Hongrie, le 7 août 1560. Son père est György Báthory, un membre de la branche Ecsed de la famille Báthory. Elisabeth est la nièce d’André Báthory, ancien gouverneur de la Transylvanie et d’Étienne Báthory, prince de Transylvanie, qui deviendra roi de Pologne.
On sait peu de choses sur l’enfance d’Elisabeth ou du moins rien de notable si ce n’est qu’elle acquiert une éducation digne de son rang de comtesse. Elle reçoit aussi une solide instruction avec un apprentissage de pas moins de 6 langues renforcé en lecture et en écriture.
À l’âge de 11 ans, elle est promise en mariage au baron Ferenc Nadasdy qui deviendra comte hongrois par ses services et sa loyauté envers les Habsbourg. La cérémonie à lieu en 1575 alors qu’elle est seulement âgée de 15 ans et son mari de 18 ans.
Ferenc Nadasdy est reconnu pour sa loyauté et son extrême cruauté.
Il est important de préciser qu’à cette époque, la Hongrie est en guerre contre l’Empire Ottoman. Ferenc Nadasdy est promu commandant en chef des troupes hongroises en 1578. Notre Elisabeth Bathory se retrouve seule dans le château et gérera, selon plusieurs documents historiques, d’une main de fer le comté pendant les absences de son mari.
Elisabeth Bathory s’investit auprès de la communauté, on lui connaît plusieurs cas où elle intervint en faveur de femmes destituées et violées. Devenue mère en 1585, après 10 ans de mariage avec sa fille aînée Anna suivit d’Orsolya et de son fils Andrei. Malheureusement, les deux enfants mourront en bas âge. Pour finir, une fille Katarina et un fils Pál naquirent, ce dernier en 1598.
Alors à quel moment, la vie de la comtesse sanglante a t’elle basculée ? Erzsébeth Bathory est une très belle femme, très coquette et ne supportant pas les premiers effets de l’âge. Selon la légende, un jour, elle battue une servante et la fit saigner du nez.
Une éclaboussure du sang de la pauvre malheureuse atterrit sur le poignet de la comtesse. Après s’être nettoyé, celle-ci constata que sa peau paraissait plus belle, plus jeune et plus douce. Il n’en faut pas plus pour que la belle Elisabeth ne fasse la déduction que sa jeunesse puisse être préservée avec le sang de jeunes femmes de préférence vierges.
Le plus surprenant, c’est qu’Elisabeth Bathory n’agit pas seule ! Une équipe soudée se forme autour d’elle et participe à l’horreur : La nourrice Jo Ilona, sa servante Dorko, chargées de recruter les victimes et de se débarrasser des corps. Elle est aussi aidée d’un homme à tout faire de petite taille, Ficzko, d’une lavandière, Katalin Beniezky, et enfin de Darvulia sorcière de son état.
Toute l’équipe bien rodée opère ainsi : menaces, intimidation, promesses de travail et d’argent, achat pur et simple dans certaines familles pauvres.
En 1604, le mari d’Elisabeth Bathory , Ferenc Dastury décède à l’âge de 47 ans de ses blessures selon certains des mains d’une prostituée et selon d’autres de ses blessures de guerre.
Entre 1602 et 1604, le pasteur luthérien István Magyari alerté par les familles n’ayant plus de nouvelles de leurs filles, épouses ou sœurs vient dénoncer publiquement à la cour de Vienne des atrocités qui, selon la rumeur, auraient été commises par Élisabeth Báthory et sa sinistre équipe.
Les autorités mettent un certain temps avant de répondre aux plaintes de Magyari. Finalement, en 1610, le roi Matthias Ier du Saint-Empire charge György Thurzó, palatin de Hongrie, de l’enquête. En mars, 1610, Thurzó demande à deux notaires de rassembler des preuves.
Avant même d’avoir obtenu des résultats, Thurzó commence à négocier avec le fils d’Élisabeth et ses deux beaux-fils. Un procès et une exécution auraient causé un scandale public et jeté la disgrâce sur une famille noble et influente ; la fortune d’Élisabeth considérable aurait été saisie par la couronne. Thurzó se résout à assigner la comtesse à résidence.
Le 29 décembre 1610, le gouverneur de la province qui n’est autre que le cousin d’Erzsébeth. Il est missionné par Matthias 1er de Hongrie pour mettre au clair cette sombre affaire. Le cousin accompagné du curé de Csejthe et en présence des deux gendres d’Elizabeth et du comte Thurzo, pénétra dans le grand château au moment même où se déroulait l’une de ces orgies sanglantes.
Ils découvrirent plusieurs douzaines de jeunes filles, d’adolescentes et de jeunes femmes destinées aux futures festivités macabres. Prise sur le fait, la comtesse ne nia pas un seul instant sa culpabilité.
Le procès à lieu le 7 janvier 1611, présidé par le Juge de la cour royale. Elisabeth Bathory n’assistera pas à son procès ! Les 4 accusés sont accablés par les témoignages de jeunes filles ayant réussis à s’enfuir lors de kidnappings avortés et des employés du château d’Csejthe.
Je vais résumer le contenu des écrits qu’ils seraient impossibles à retranscrire ici. Ainsi, lors du procès, on apprend que les victimes étaient torturées, affamées et battues à mort, égorgées, plongées dans des bains d’eau glacée et noyées.
Et selon moi, la brutalité et la cruauté la plus extrême de cette affaire sont : les futures victimes étaient forcées à participer aux tortures et aux meurtres ! On apprend que la comtesse sanglante se tenait nue et demandait à ses exécutants d’entailler les veines des pauvres malheureuses près d’elle. Ceci afin d’asperger son corps de sang. Celle-ci estimant que sa peau ne supportait pas d’être essuyé avec des linges, ses futures victimes devaient lécher le sang la recouvrant avec leur langue…
Même si plusieurs versions divergent et attribue cette information à la légende mystique : la comtesse faisait remplir des baignoires de sang frais et se ravissait dans des bains prolongés !
Selon les confessions des accusés, Erzsébeth Báthory aurait non seulement torturé et tué ses victimes à Cachtice. Elles auraient également tué dans ses propriétés à Bécko, Sárvár, Deutschkreutz, Bratislava et Vienne et même, sur le chemin entre ces différents lieux.
On ne connaît pas le nombre exact de jeunes femmes tuées par la comtesse sanglante. À son procès, on mentionnera environ une centaine de victimes entre 1585 et 1610. Au tribunal, un témoin déclarera avoir vu un carnet appartenant à l’accusée et recensant de sa propre main un total de 650 victimes. Ce carnet jamais retrouvé contribua certainement à alimenter la légende.
Le roi Matthias 1er était résolu à condamner la comtesse à mort, quels que fussent ses liens avec l’illustre famille des Báthory. Gyorgy Thurzo s’y opposa ; il estima qu’en dépit des crimes que la comtesse avait commis, il fallait songer à sa descendance, et il affirma : « Ce n’est pas parce qu’une branche est pourrie qu’il faut abattre tout l’arbre ».
La servante Dorkó, la nourrice Ilona et Ficzkó sont désignés coupables et exécutés. Dorkó et Ilona ont les doigts arrachés, avant d’être jetées au feu. Tandis que Ficzkó, dont la culpabilité est jugée moindre en raison de son jeune âge, est décapité avant d’être jeté aux flammes. La lavandière, Katalin Benická est condamnée à une sentence de prison à vie, car elle a agi uniquement sous la contrainte et l’intimidation des autres, comme en attestent les témoignages.
Les fenêtres furent condamnées par les maçons, seule une ouverture de quelques centimètres fut conservé afin d’alimenter l’accusée. Celle-ci restera silencieuse pendant la construction de sa prison.
Elle mourut le 21 août 1614, à l’âge avancé pour l’époque de 54 ans. Les personnes qui purent la voir avant son inhumation dirent que la comtesse n’avait aucune trace du temps et que sa beauté n’avait pas été altérée. Selon la légende le château aujourd’hui en ruine serait hanté par l’âme de la comtesse.
Depuis 400 ans, les rumeurs vont bon train :
- Erzsebeth a été condamné à tort pour faire main basse sur sa fortune personnelle colossale.
- Erzsebeth est un vampire et se serait nourri du sang de ses victimes.
- Erzsebeth, considéré comme la plus grande tueuse en série de l’histoire, aurait été seulement animé par la vanité et un désordre psychiatrique.
Toujours est-il que ce ne sont que des suppositions de complots.
Et si les vampires existaient vraiment ?
Avez-vous déjà visité le cimetière du Père-Lachaise à Paris ? On raconte que Dracula y est inhumé sous une autre identité. Toute l’allée comporte des insignes vampiriques. Pour avoir vu de mes propres yeux ces monuments, je ne suis pas certaine que nous soyons dans un délire mystique de dents longues et de somptueuses créatures…
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
par Sophie Vitali
[…] La légende du vampire puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes très diverses. Elle se retrouve dans toute sorte de cultures à travers le monde. Vers 1725, le mot « vampire » apparaît dans les légendes européennes suite aux différentes guerres, soldats, maladies comme la tuberculose, la rage, les enstérés vivants…etc… […]