Expérience de mort imminente, une approche plus sceptique et négative. Par Olivier Bernard co-écrit avec M'selle Helle | le blog de Sophie Vitali

L’expérience de mort imminente (EMI) fascine et terrifie. Ces récits intrigants, où certains disent entrevoir un « ailleurs », font rêver. Mais il est essentiel de garder les pieds sur terre et d’aborder ces témoignages sans se laisser emporter.

Cet article, donc, propose une analyse sceptique des EMI : une vision plus réaliste qui examine les mécanismes cérébraux et les témoignages troublants entourant ces expériences.

Une vision terre-à-terre des Expériences de Mort Imminente :

Ceux qui me suivent le savent : croire, rêver, espérer, n’empêche pas d’être cohérent. Les EMI ont certes un pouvoir d’attraction. En effet, elles nourrissent notre espoir d’un « au-delà« . Cependant, derrière ces récits lumineux, se cachent des aspects moins réconfortants. Avec un regard plus terre-à-terre, il est possible d’explorer les EMI de manière plus équilibrée.

EMI : le tunnel lumineux et les apparitions de proches

Nombreux sont ceux qui racontent avoir perçu un tunnel lumineux au moment où la vie semblait s’éteindre. À l’intérieur de ce tunnel, des proches disparus seraient présents, leur demandant de ne pas s’avancer davantage. Cette vision est ancrée dans l’imaginaire collectif, renforçant l’idée d’un passage vers un au-delà.

Mais est-ce vraiment la preuve d’un autre monde ? Pour beaucoup de « revenants », ces instants se vivent comme un aperçu du grand départ. Ils perçoivent une passerelle entre la vie et la mort. Cependant, pour les chercheurs, ces visions de tunnels lumineux et de proches aimants relèvent davantage d’un processus biologique qu’un signe de l’au-delà.

EMI (expérience de mort imminente) et survivance de l'âme... Par Olivier Bernard et Sophie Vitali

Le scepticisme et l’approche scientifique :

Pour les chercheurs, les expériences de mort imminente (EMI) n’ont rien de surnaturel. Elles seraient une réponse du cerveau, qu’on appelle “état de conscience altérée”. Les sensations de flottement, de lumière intense ou de présence de proches seraient donc dues à un état extrême de l’esprit, activé par le stress et la peur.

Chaque détail de l’EMI trouve une explication. Les visions, par exemple, résulteraient d’une activité cérébrale intense. Le cerveau, sous stress, produit des sensations pour apaiser l’individu face au danger. Cette approche “terre-à-terre” remet en question l’idée d’un au-delà et d’un passage vers un autre monde.

Le cerveau en état de conscience altérée :

Les chercheurs examinent les EMI sous un angle biologique. Ils attribuent ces visions à des régions du cerveau comme le système limbique, qui gère les émotions et les souvenirs. Les sensations d’euphorie, de paix, et même les hallucinations sont liées à des changements dans ces zones lors d’un état critique.

D’autres facteurs biologiques pourraient également expliquer les EMI. Les neurotransmetteurs, comme la dopamine ou la sérotonine, peuvent se libérer en masse quand le corps lutte. Cette surproduction crée des effets étranges : visions, sentiment de bien-être, ou, au contraire, d’immense peur. Le manque d’oxygène ou la hausse de dioxyde de carbone dans le sang jouent aussi un rôle majeur.

Les neurotransmetteurs et leur rôle dans les Expériences de Mort Imminente :

Les chercheurs prêtent une attention particulière aux neurotransmetteurs lors des EMI. En situation critique, le corps libère des substances comme la dopamine, la sérotonine et les endorphines en grande quantité. Ces molécules influencent nos émotions et créent des sensations de bien-être ou de paix intense.

Mais ce n’est pas tout. Lorsque le corps manque d’oxygène ou accumule trop de dioxyde de carbone, les effets sont différents. Certains ressentent alors des émotions plus sombres : peur, anxiété, ou panique.

Ainsi, ces variations chimiques semblent jouer un rôle clé dans la nature des EMI. Les substances libérées influencent profondément si l’expérience est vécue comme positive ou, au contraire, comme terrifiante.

Étude de Sam Parnia sur les EMI en milieu hospitalier :

Le Dr Sam Parnia, spécialiste des EMI, a mené une étude marquante en milieu hospitalier. Son but était simple : recueillir des témoignages de personnes ayant frôlé la mort. Les résultats surprennent. Près de 39 % des patients rassemblés ont affirmé avoir ressenti une forme de conscience, même si tous ne s’en souviennent pas clairement.

Mais l’étude va plus loin. Elle révèle aussi une dimension inquiétante des EMI. Certains patients, en effet, identifiaient des sensations de peur et de persécution. Pour eux, l’EMI n’a rien de serein. Ces témoignages troublants contredisent l’image apaisante généralement associée aux EMI. En outre, ils montrent que ces expériences peuvent aussi être sombres.

Expérience de mort imminente, A quoi ressemble l'ultime instant ? Un article de Olivier BERNARD | Le blog de Sophie Vitali

EMI Négatives : quand l’expérience vire au cauchemar

Les EMI ne sont pas toujours des expériences positives ou lumineuses. Pour certaines personnes, elles virent au cauchemar. Ces témoignages sont rares, mais ils existent. Les sensations rapportées sont alors bien différentes : angoisse, visions sombres, et sentiment d’inutilité. Certains parlent même de scènes apocalyptiques qui semblent tout droit sorties d’un mauvais rêve.

Ce type d’EMI, dit « négatif », va parfois jusqu’à laisser une impression de vie ratée ou de vide intérieur. Contrairement aux EMI positifs, où des proches apparaissent pour guider, ici, il n’y a ni lumière, ni présence rassurante.

Ce sentiment d’abandon et de peur profonde pousse à s’interroger : pourquoi certains vivent-ils une expérience apaisante et d’autres, une terreur pure ?

EMI et Transcommunication : L’expérience de M’selle Helle

Pour comprendre les EMI négatifs, je me suis rapproché de M’selle Helle, spécialiste en transcommunication instrumentale depuis 2017. Elle est formelle : l’état de notre âme et de notre conscience influe sur la façon dont nous vivons ce passage vers « l’autre côté ».

Elle constate que les conditions de départ jouent un rôle clé. Pour beaucoup, le passage se fait sans heurts, guidé par des « êtres de lumière ». Mais pour certains, l’expérience prend un tour plus sombre. M’selle Helle rapporte des cas troublants : griffures, sensations d’étranglement, objets déplacés.

Souvent, ces phénomènes se produisent après des tentatives de contact avec les esprits via la transcommunication ou l’écriture automatique.

Facteurs mystérieux déterminant les EMI positives et négatives :

Pourquoi certains vivent-ils une EMI paisible, tandis que d’autres traversent des visions sombres ? Les explications restent floues. Certains chercheurs pensent que l’état du cerveau sous stress peut avoir une influence extrême sur la nature de l’expérience.

D’autres croient que l’état émotionnel ou même spirituel de l’individu joue un rôle. Pourtant, rien n’est sûr. Ce qui est certain, c’est que l’impact de l’EMI, qu’elle soit positive ou négative, est significatif.

Ces expériences marquent souvent un tournant dans la vie des « expérienceurs ». Beaucoup reviennent changés, avec une nouvelle vision de la vie. Comme s’ils avaient touché un mystère encore inexpliqué.

La science aux portes de l’Au-Delà :

Malgré les avancées scientifiques, les EMI restent difficiles à étudier. Selon le Dr Steven Laureys, neurologue et spécialiste des états de conscience, il est presque impossible d’observer directement une EMI en laboratoire. La raison ? Ces expériences sont imprévisibles et ne durent que quelques secondes.

La recherche fait face à d’autres obstacles . Pour examiner les réactions cérébrales au moment de l’EMI, il devrait pouvoir utiliser des technologies avancées comme l’IRM. Or, cela reste compliqué : les personnes traversant une EMI sont dans un état critique, nécessitant des soins immédiats. Cette complexité contribue au mystère persistant des EMI, que la science peine encore à percer.

Témoignages de non-voyants : une perspective singulière

En 1997, le psychologue Kenneth Ring a mené une étude sur les EMI des personnes aveugles. L’objectif était clair : explorer comment des personnes privées de vision perçoivent une EMI. Les résultats sont surprenants. Vicki Umipeg, aveugle de naissance, raconte une expérience marquante.

Elle décrit une « sortie de corps » où elle « voit » son propre corps sur la table d’opération. Pour la première fois, elle comprend même ce qu’est la lumière.

Ce témoignage soulève des questions : comment quelqu’un qui n’a jamais vu peut-il avoir une vision aussi précise ? Ces récits défient les explications scientifiques actuelles et rappellent que, malgré tout, les EMI gardent leur part de mystère.

L’éthique et les changements significatis après une EMI :

Les EMI laissent une empreinte qui va bien au-delà de l’instant vécu. Pour le Dr Jean-Pierre Jourdan, ces expériences transforment souvent les individus sur le plan éthique. Après une EMI, beaucoup se détachent des valeurs matérielles.

Ils reviennent avec un nouvel altruisme et un désir profond de faire le bien. Même ceux qui pensent comme égoïstes avant leur expérience changent. Comme s’ils avaient reçu une leçon d’un autre monde.

Mais ce changement a un coût. Les expérimentés se sentent frequemment fragiles et en perte de repères. Ils cherchent à comprendre ce qu’ils ont vécu, mais cette quête n’est pas simple. Pour certains, l’EMI reste un mystère obsédant, qui bouleverse leur vision de la vie et de la mort.

Conclusion : les EMI, un mystère qui persiste

Les expériences de mort imminente, qu’elles soient apaisantes ou terrifiantes, continuent de défier notre compréhension. Pour certaines, elles offrent un aperçu de l’au-delà ; pour d’autres, elles restent une réaction biologique complexe du cerveau. Malgré les nombreuses études et les témoignages marquants, la science ne parvient pas encore à tout expliquer.

Ce qui est certain, c’est que les EMI laissent une marque indélébile. Qu’il s’agisse d’une transformation éthique ou d’un sentiment de fragilité, les expérimentés reviennent profondément changés.

Peut-être est-ce là le véritable mystère des EMI : elles nous confrontent à l’inconnu, bouleversent nos certitudes, et nous rappelons que, face à la mort, bien des questions restent sans réponse.