Expérience de mort imminente, une approche plus sceptique et négative. Par Olivier Bernard 

Expérience de mort imminente, une approche plus sceptique et négative. Par Olivier Bernard co-écrit avec M'selle Helle | le blog de Sophie Vitali

Ceux qui me suivent, me connaisse le savent, vouloir y croire, rêver, espérer n’empêche pas d’être cohérent et parfois terre à terre pour en revenir aux fondamentaux et ainsi pouvoir mieux entériner une idée ou la confirmer.

Nous le savons, tous les “expérienceurs” le disent, alors que la vie disparaît, se détache de votre corps, au même instant leur apparaît un tunnel lumineux, dans lequel leurs proches disparus leur recommandent de ne pas entrer.

Cette étrange expérience, dite de “mort imminente” (EMI), est bien ancrée dans l’imaginaire collectif. 

Parmi ceux finalement sauvés in extremis, nombreux en témoignent comme d’un aperçu de l’au-delà. Sans surprise, les visions et sensations qui accompagnent ce moment où le corps hésite à la frontière entre la vie et la mort ont nourri mythes et légendes. Tous, suggérant une passerelle possible entre ces deux états.

Pour les chercheurs que ce sujet passionne, si passerelle il y a, c’est vers une meilleure compréhension du cerveau humain. Car pour eux, l’expérience de mort imminente n’est que la manifestation d’un fonctionnement cérébral inusuel, dit “état de conscience altérée”. Et ils possèdent des théories pour chacun des aspects qui composent cette expérience.

EMI et survivance de l'âme... Par Olivier Bernard et Sophie Vitali

D’une explication purement médicale, derrière les tunnels lumineux et possibles hallucinations. Les perturbations du système limbique (amygdale, hippocampe, etc.) et des cortex pré frontaux et temporaux se sont imposées comme des responsables potentiels sérieux. En effet, étant donné l’implication de ces régions cérébrales dans la mémoire, les émotions ou le comportement.

Autres candidats potentiels : les sécrétions de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine…) et autres endorphines et opioïdes, chaotiques quand le corps mène son ultime bataille, ou bien la modification des gaz sanguins (manque d’oxygène et/ou hausse du dioxyde de carbone).

Que les adeptes inconditionnels du tunnel se rassurent. Son origine biologique reste tout aussi incertaine et d’autres travaux en revanche éclairent la réalité incontestable de l’expérience que j’ai lu dans Science et vie.

Fin 2014, Sam Parnia, de l’université d’Etat de New York, à Stony Brook, a publié le plus large panel de témoignages recensés en milieu hospitalier. Le médecin, spécialiste reconnu du domaine, a lui-même été surpris.

Alors qu’on parle généralement de 10 à 20 % de personnes concernées par une EMI, il découvre que 39 % des patients interrogés décrivent une sensation de conscience, mais sans toujours en conserver de souvenir explicite. 

Il met également au jour le volet sombre de l’expérience : sentiment de peur, de persécution.

Pour les personnes “revenues”, le ressenti est fort et bien réel. Plusieurs travaux, dont ceux menés en 2013 par la psychologue Marie Thonnard, à l’université de Liège, concluent que les souvenirs de cette expérience ne peuvent être vus comme ceux d’événements purement imaginaires. Au contraire, leur origine physiologique pourrait les amener à être vraiment perçus, bien que non réellement vécus.

Mais les EMI ne sont pas toujours positives. Je me suis rapproché pour ce faire de M’selle Helle que je cite dans le premier article et je suis allé à la recherche d’informations sur des personnes qui l’auraient mal vécu.

Elle me répondra que pratiquant la transcommunication instrumentale depuis 2017, elle s’est aperçue que tout est en rapport avec la conscience, l’état de notre être et de notre âme. Ce passage de l’autre côté peut être ressenti différemment pour chacun d’entre nous et tout dépend des conditions de départ au moment présent.

Les conditions de départ, on ne les choisit pas… Quand nous passons dans l’autre monde pour la majorité des personnes cela se passera très bien. Pour d’autres il faudra beaucoup plus de temps pour s’adapter, libérer cette conscience positivement et surtout s’adapter à ce nouveau monde de l’invisible. Dans tous les cas, ce sont des êtres de lumières qui se manifestent sous forme “d’ombres”, blanches ou transparentes. Tout cela reste positif, pour les expériences négatives, me dira M’selle Helle.

Elle a déjà eu des retours de personnes qui viennent lui solliciter de l’aide, car certaines personnes sont confrontées au négatif. Bien souvent, elles ont essayé la communication via divers moyens : l’écriture automatique ou la transcommunication instrumentale. En effet, certaines séances tournées très mal pour des raison X… Les conséquences peuvent être très grave, certains se font griffer, mordre et cela peux aller jusqu’à l’étranglement lors des nuits. On relate aussi des objets renversés. Pour résumer, cela peut aller extrêmement loin.

Une EMI négative peut également se caractériser par un sentiment profond d’anxiété et de vide.

Ni lumière, ni proches disparus, le sentiment que sa vie a été inutile associé à un sentiment d’impuissance dans une EMI négative. En effet, la personne peut être témoin de scènes d’apocalypse, et éprouver une immense peur.

On pourrait penser que les EMI négatives comme les positives, sont faites en fonction du comportement de la personne dans l’existence. Toutefois, il semble que ce ne soit pas le cas.

On ignore pourquoi certaines personnes vivent des EMI positives et d’autres négatives, mais ce qui est sûr en revanche, c’est que les personnes ayant fait l’expérience d’une EMI reviennent changées et qu’ils arborent un regard différent sur la vie.

E.M.I, et si on en parlait ? Avec Patricia Merlo et Olivier Bernard

Ce qui est désormais certain, c’est que, même mourant, le cerveau est actif. Cependant, on se retouve avec une épine dans le pied que cette démonstration va venir se loger si l’on remonte en 1997.

Intrigué par ce que disent avoir vu des personnes ayant vécu une expérience de mort imminente. Kenneth Ring, psychologue à l’université du Connecticut, contacte 31 non-voyants pour étudier leur expérience singulière.

Le cas de Vicki Umipeg, aveugle de naissance, l’interpelle : dans son témoignage, la jeune femme décrit une sortie de corps et indique “se reconnaître” en contrebas, sur la table d’opération. Pour la première fois de sa vie, elle dit comprendre le concept de “lumière”.

Pourtant, les articles scientifiques sur les états de mort imminente sont étonnamment rares. S’agit-il d’un tabou ?

Steven Laureys est le directeur du Groupe de sciences du coma au centre de recherche Cyclotron et chef de clinique au service de neurologie du CHU de Liège. Selon lui, le peu d’intérêt apparent manifesté par la communauté scientifique pour les EMI serait essentiellement dû à la difficulté de les étudier. 

Pour ce faire, il faudrait pouvoir observer le cerveau de personnes en train de vivre une EMI avec les outils les plus modernes des neurosciences, tels le scanner ou l’IRM.
Or ces personnes, forcément mourants nécessite des soins incompatibles avec les contraintes d’une étude scientifique. Du reste, une EMI survient sans prévenir, tout comme l’arrêt cardiaque qui en est à l’origine. Et ne dure probablement qu’une poignée de secondes.

Expérience de mort imminente, A quoi ressemble l'ultime instant ? Un article de Olivier BERNARD | Le blog de Sophie Vitali

Les EMI. et donc la façon dont le cerveau vit ses derniers instants sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets. C’est en tout cas l‘avis de Jean-Pierre Jourdan, pour qui “des explications parcellaires juxtaposées concernant diverses caractéristiques ne peuvent en aucun cas rendre compte de la totalité de l’expérience.”

L’expérience de mort imminente est si bouleversante, dit-il, qu’elle a même d’étonnantes implications sur le plan éthique.

“Les gens en ressortent souvent plus altruistes, détachés des valeurs de pouvoir. Des gens qui étaient des “pourris” se mettent à faire le bien », explique-t-il, avec son franc-parler. Il a passé ces vingt dernières années à recueillir et analyser des témoignages d’EMI.

Mais les personnes qui ont approché la mort au plus près deviennent souvent aussi plus fragiles, en perte de repères, et éprouvent des difficultés à « se retrouver.” Le plus souvent, elles restent obsédées par le besoin de comprendre ce qui leur est arrivé. Sans y parvenir.

Peut-on dire que la science en est encore aux portes de l’au-delà, sans aucun doute ?

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