Médiumnité et spiritisme au pays du Dragon avec Sophie Vitali pour Vous et votre avenir Magazine
Une nouvelle année commence et la Chine est à l’honneur avec ce premier numéro spécial astrologie. Le continent asiatique est mystique et empreint de spiritualité, de philosophie et de connexion avec la nature.
Comment exerce-t-on les arts divinatoires dans l’Empire Ancien ? Qui sont ces femmes fascinantes qui interrogent le riz cru et entrent en communications avec les anciens ?
Ce mois-ci, je vous propose un voyage au cœur de la divination asiatique !
En Chine, la divination où l’art ancestral de prédire l’avenir est une philosophie
La pratique ésotérique chinoise est aussi complexe que le nombre de régions qui compose ce pays. Toutefois, les pratiques et croyances populaires obtiennent leur source commune dans trois doctrines.
Il y a premièrement, celle du bouddhisme ésotérique, elle se caractérise par une relation personnelle avec un guide spirituel ou une divinité qui conduit à l’illumination. L’apprentissage de l’initié s’effectue avec un maître qui lui enseigne des textes « secrets » et de la méditation.
Deuxièmement, il y a le taoïsme reconnu comme la plus ancienne philosophie du Monde. C’est un mouvement qui se fonde sur l’existence d’un principe à l’origine de toute chose, appelé Tao, autrement dit « la voie, le chemin ». Ainsi, le sens de l’équité et la volonté d’être en harmonie avec l’univers en sont précisément les principes fondamentaux.
Troisièmement, il y a le confucianisme, il représente une voie de développement personnel, d’harmonie, d’éthique sociale et de moralité. La Chine étant extrêmement spirituelle et comportant de multiples rites culturels et religieux, il en va ainsi pour les médiums…
Il existe principalement trois sortes de médiums et voyants en Chine.
Selon la région concernée, il existe de nombreux rites et coutumes favorisant la communication avec l’au-delà. Bien souvent, la pratique ésotérique est associée intimement au chamanisme chinois, aux rites religieux et spirituels. Ainsi, certains médiums seront désignés comme chamans et d’autres comme médiums spirituels.
Toutefois, il est assez ardu pour le médium lui-même de s’intégrer à une de ces catégories ou à l’autre. En effet, les médiums et chamans chinois communiquent avec les ancêtres, les éléments de la nature, les dieux et les déesses. C’est précisément ce que font les Baisanpo et Manmaipo signifiant ‘’ la femme qui interroge le riz » dans la région de Hong Kong.
Ces femmes souvent âgées sont possédées par les âmes des défunts de leur entourage ou de celui des personnes qui les consultent. Lors de ces séances de médiumnité, elles délivrent des messages en étant incorporées par l’âme du défunt.
De fait, l’échange avec le consultant est réalisé comme un échange standard. C’est-à-dire que la Manmaipo parle à la première personne et converse directement avec le consultant.
Lors de la séance, la médium donne des détails sur les conditions de vie ou de mort de l’âme à laquelle elle laisse plein pouvoir. Il arrive parfois que les messages spirituels de divinités ou bien d’esprits soient être délivrés en chantant. Notez que les Manmaipo enseignent leur pratique ainsi que les textes anciens à ceux qui en font la demande. Ainsi le partage du savoir et de la sagesse fait partie intégrante de la médiumnité, de la divination et du chamanisme chinois.
D’autres médiums appelés les Wuxian ou les Wupo synthétise leur communication avec les esprits des défunts ou d’avec les divinités par une expression : perdre connaissance et devenir médium. C’est une définition que je trouve très juste et qui résume très bien le contact défunt.
On retrouve également les médiums spirituels, les devins de l’esprit et les écrivains spirituels un peu partout en Chine.
Dans la province du Sichuan en Chine, les chamans, appelés Bi sont essentiellement des hommes de fait les femmes chamanes sont rares.
En général, le médium ou le bi pratique la divination avec une planche de bois destinée à l’écriture spirituelle et organise des rituels comportant des sacrifices, des exorcismes et des protections.
Dans le sud de la Chine, on emploie le terme de chaman plutôt que de médium pour celui qui est possédé par Paq.
C’est précisément dans la région du Fujian que le haut lieu du chamanisme chinois perdure depuis des siècles… On trouve en ces lieux, le Mont Lu situé dans la ville de Jiujiang. Cet endroit magique propice aux rituels traditionnels des chamans-médiums guérisseurs est inscrit au patrimoine mondial en 1996 et fait aussi partie des géoparcs de l’Unesco.
Si vous rendez à la Lushan Mountain, vous y croiserez certainement les Wupo ou les Xiangu (chamanes, sorcières et immortelles) venues se ressourcer et pratiquer des rituels de longue vie.
Ces rituels ou ces méditations ont pour but de concevoir une divinité en soi par l’autodiscipline du corps et de l’esprit pour accéder à la perfection.
Vous pourrez aussi rencontrer des Fashi (maitres des méthodes) réalisant un rituel traditionnel accompagné de mudras ou de shouyin (empreinte de main). Ces mudras font partie intégrante des pratiques des maitres taoïstes et bouddhistes.
Ils sont utilisés pour les soins de guérison, les exorcismes et pour contrôler l’âme des défunts. Bien que leurs rituels soient en bien des points similaires, les Fashi et les Xiangu ne coopèrent pas ensemble.
Médiumnité en Chine : c’est leurs pouvoirs et leurs qualités de médiums qui créent ces disparités.
En effet, les Fashi essentiellement des hommes, dirigent les âmes des divinités et ils n’entrent pas en transe contrairement aux Xiangu qui elles sont incorporées. Il est aussi à noter que la plupart des hommes médiums sont désignés Fashi après avoir passé une partie de leur enfance dans un temple. Ils y ont appris différentes techniques proches de la transe et certains arts martiaux.
Les femmes médiums ou les Xiangu, quant à elles, mènent une vie banale avant d’être désigné par un autre ritualiste. Une désignation amenant à deux rites essentiels complétés par l’apprentissage de l’écriture par un Maitre : le premier rituel est appelé Kaikou soit « l’ouverture de la bouche » qui permet de libérer le langage divin. Le second est le rituel du Dianyan ou du Kaiguang (illumination des yeux) et permet quant à lui d’accéder à la clairvoyance.
Non loin de là chez les Nong, les chamans se doivent d’être possédé par l’esprit de Paq. Ces incorporations leur octroient la capacité de se rendre dans un royaume du nom de Flower Garden et de récupérer les âmes perdues. À mon sens, cela correspond à la définition que nous nous faisons d’un passeur d’âme en Occident.
Médiumnité : Prédire l’avenir en Chine est indissociable de rituels ancestraux.
La plupart des médiums et voyantes chinoises utilisent comme nous l’avons vu précédemment l’écriture spirituelle. Toutefois, il a un support divinatoire bien connu : le Yi King ou le livre des mutations. Pour comprendre les messages de sagesse et savoir ce que l’avenir vous réserve, il vous faudra vous appuyer sur 8 trigrammes. Divisés en deux forces, le Yin et le Yan soit une influence positive ou bien négative.
La combinaison de deux trigrammes donne 64 variantes appelées hexagrammes et autant d’interprétations possibles. Ce qui est intéressant avec le Yi King hormis la clarté de ses prédictions, c’est son évolution permanente au fil des siècles. C’est pourquoi, il existe différentes méthodes très efficaces pour la personne qui les maitrise. J’ai appris récemment que l’on peut consulter le Yi King en procédant à plusieurs tirages de trois pièces de monnaie.
Il y aussi des baguettes en bois comportant des inscriptions. Un peu comme lors d’un tirage de tarot ou d’oracles, le médium canalise les informations sur votre avenir en conjuguant les différents bâtonnets. Je n’oublierai pas d’ajouter à cette liste l’astrologie chinoise ainsi que la cosmologie. C’est pourquoi au vu de la multitude de traditions ésotériques et spirituelles en Chine, il y a fort à parier que certaines pratiques divinatoires restent secrètes. Toutefois, si ce sujet vous passionne, vous trouverez plusieurs ouvrages très complets en librairies.
Je conclurai cet article avec une citation de Bouddha et en vous souhaitant une belle année 2023, pleine de projets, d’amour, de rencontres et d’apprentissage.
« Laisse aller ce qui n’est plus. Laisse aller ce qui n’est pas encore. Observe profondément ce qui se passe dans le moment présent, mais ne t’y attache pas. C’est la façon la plus merveilleuse de vivre. »
Par Sophie Vitali
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