Le Ghostlighting, une tendance qui n’a rien de paranormal ! Par Sophie Vitali

Actuellement, les relations humaines se compliquent à tel point que nous en sommes parfois déboussolés. Un bouleversement sociétal qui engendre des phénomènes comme le ghostlighting.

Même si cette forme de manipulation peut sembler sortie d’une fiction paranormale, elle est en fait une réalité bien tangible dans notre société connectée. Issu d’une fusion entre le ghosting traditionnel et le gaslighting, ce terme décrit une stratégie insidieuse visant à désorienter et à manipuler émotionnellement une personne.

Comment repérer ces manipulateurs et comment s’en protéger ? Quelles sont ces méthodes et les conséquences toxiques qui en découlent ?

Aujourd’hui, je m’intéresse à ces « fantômes dévastateurs » devenus les rois de la destruction émotionnelle.

Dans les relations amoureuses, le ghostlighting émerge comme une manipulation relationnelle qui va au-delà du phénomène déjà connu du ghosting. Contrairement à ce dernier, qui se caractérise par une interruption brutale et inexplicable de toute communication, le ghostlighting se distingue par une approche plus pernicieuse. En effet, celui-ci s’efforce d’altérer la réalité au détriment de la victime…

En règle générale, les acteurs de cette manipulation utilisent habilement les réseaux numériques pour semer le doute. Leur unique objectif est d’orchestrer des désaccords et de modifier subtilement la perception des événements par leur cible. En élaborant méticuleusement des situations destinées à susciter des réponses émotionnelles spécifiques, ils exacerbent délibérément les tensions.

Cette stratégie met en lumière une facette inquiétante des interactions numériques dans les relations sentimentales. Par ailleurs, le ghostlighting s’attaque directement à l’équilibre émotionnel des individus.

Cette tendance soulève ainsi des questions majeures sur la sécurité affective dans le contexte des échanges virtuels. Il est donc primordial aujourd’hui de comprendre et de reconnaître les mécanismes du ghostlighting. Ces informations vous aideront à préserver votre bien-être dans une société où la connectivité est omniprésente.

On parle de ghostlighting lorsqu’il y a diffusion d’informations fallacieuses, une distorsion délibérée des faits et une déformation calculée dans les échanges personnels. C’est un phénomène qui ne peut exister que dans l’ambiguïté des communications numériques. Dans la majorité des cas, les auteurs de ghostlighting opèrent en toute discrétion.

Prenons l’exemple d’une relation naissante où tout semble se dérouler de manière harmonieuse. Soudain, l’un des partenaires reçoit des messages ambigus ou observe des modifications inexplicables dans les échanges précédents. Sans aucune explication rationnelle, des commentaires distants ou critiques sont remplacés par des déclarations d’affection.

Dans certains cas, les messages peuvent même être supprimés pour effacer toute trace de la conversation originale ! Supprimer pour mieux régner, telle est leur devise ! L’objectif est atteint…

Dans le but de parvenir à leurs fins, les ghostlighters emploient des techniques psychologiques sophistiquées pour manipuler leurs victimes. Leur arsenal comprend des armes telles que la projection et la manipulation émotionnelle. Deux éléments qui leur permettent de renverser les rôles et de faire culpabiliser la victime.

Bien plus malins que l’on ne le pense, ces manipulateurs évitent d’être mis à jour ou d’être confrontés. Pour cela, ils se cachent derrière des profils fictifs ou des identités masquées. Une ruse ou plutôt une lâcheté qui rend leurs actions d’autant plus insidieuses et difficiles à contrecarrer.

Cette tactique de manipulation numérique soulève des inquiétudes concernant la sécurité émotionnelle dans les relations à l’ère du digital. C’est la raison pour laquelle comprendre les mécanismes du ghostlighting permet d’identifier et de contrer ces comportements toxiques.

Comme vous l’avez compris, le ghostlighting vise principalement à affaiblir, dominer et isoler la personne ciblée. Il s’agit d’une stratégie utilisée par des individus ayant des traits narcissiques et visant à exercer un contrôle psychologique. Malheureusement, et ce, pour de nombreuses victimes, elle transforme l’amour et l’affection en armes de déstabilisation émotionnelle.

En outre, les conséquences de cette manipulation vont bien au-delà de la confusion momentanée. Elles peuvent s’inscrire dans la durée et entraîner un état d’intense détresse émotionnelle. On observe aussi une détérioration de l’estime de soi, un repli sur soi et un sentiment d’impuissance.

Par la suite, les victimes dépourvues de repères, peuvent, de même, remettre en question leur capacité à juger la sincérité des intentions d’autrui.

Une spirale négative qui compromet sérieusement la faculté des victimes à tisser des liens de confiance. Une notion essentielle à toute relation amoureuse épanouie et saine…

Les ghostlighters montrent des tendances narcissiques. Celles-ci sont caractérisées par un besoin excessif d’admiration, une faible empathie envers les autres et une grande capacité à manipuler les perceptions pour leur propre intérêt. Ils peuvent également présenter des traits de machiavélisme, soulignant une capacité à déformer la réalité au détriment des autres. Ces manipulateurs n’éprouvent aucune culpabilité ou remords envers les conséquences de leurs actes. Grâce à cette froideur émotionnelle, ils peuvent mener à bien leurs manigances sans être affectés.

En outre, le ghostlighter peut manifester des signes de perversité narcissique. Tout comme ce pervers, il se plaît à semer le doute et la confusion chez sa proie, tout en se délectant de son contrôle et de sa domination. Cette jouissance, qui découle de la souffrance d’autrui, est un signe de la gravité de leur déséquilibre psychologique.

Ces deux manipulateurs se partagent des caractéristiques de manipulation et d’abus émotionnel. Toutefois, ils se différencient par leurs méthodes, leurs objectifs et les répercussions qu’ils ont sur les victimes :

• Un ghostlighter se démarque principalement par sa capacité à contrôler les émotions de sa victime en utilisant la communication digitale. Avec cette technique, Les ghostlighters s’immiscent dans la vie de leurs cibles. Puis, avec des tactiques subtiles, ils déstabilisent émotionnellement sans nécessairement chercher à dominer ou à contrôler totalement leurs victimes.
• En contraste, le pervers narcissique manifeste un schéma de comportement beaucoup plus global et destructeur. C’est une personne qui souffre d’un trouble de la personnalité narcissique à un degré malveillant. Une pathologie qui se caractérise par un manque d’empathie et un besoin constant d’admiration. Il possède aussi une propension à exploiter les relations interpersonnelles.

Pour parvenir à ses fins, il recourt à des stratégies de manipulation émotionnelle, psychologique et parfois physique, bien au-delà du cadre numérique. C’est une personnalité manipulatrice qui cherche à dégrader l’estime de soi de la victime. Le pervers narcissique cherche aussi à l’isoler socialement et à maintenir une emprise psychologique durable et profonde.

La principale différence entre les deux réside dans l’ampleur et dans l’intensité de la manipulation. Tandis que le ghostlighter opère principalement dans le domaine numérique avec des objectifs de manipulation plus circonscrits. Le pervers narcissique déploie une stratégie de domination et de contrôle englobant tous les aspects de la vie de la victime. En résumé, ce dernier engendre des répercussions psychologiques à long terme plus graves.

La détection du ghostlighting peut être complexe, car il peut être subtil. Néanmoins, certains signes peuvent alerter les individus s’ils sont victimes de cette forme de maltraitance psychologique.

Dans un premier temps, une communication incohérente et imprévisible est un signe révélateur. Si votre partenaire disparaît régulièrement sans explication, pour réapparaître et agir comme si de rien n’était, vous pouvez être confronté au ghostlighting. C’est probablement le cas si ce comportement vous plonge dans un état de confusion et de doute sur la véracité de vos ressentis.

Dans une relation, cela peut se traduire par des fluctuations inexplicables dans la communication : un partenaire qui, après avoir partagé intensément, commence soudainement à ignorer vos messages, tout en publiant activement sur les réseaux sociaux. Puis, sans prévenir, il revient…

• Si vous constatez que vos souvenirs des événements sont fréquemment remis en question. Dans ce cas, il peut s’agir d’affirmations concernant vos réactions exagérées ou non fondées. Il est fort probable qu’une tentative de distorsion de votre perception par l’autre personne soit en cours.
• Un autre signe révélateur est le sentiment constant de désorientation ou de questionnement sur sa propre santé mentale. En effet, les victimes de ghostlighting se retrouvent fréquemment à douter de leur jugement. De plus, elles éprouvent un sentiment d’isolement et d’incapacité à distinguer la réalité de la fiction dans les dynamiques relationnelles.
• Enfin, l’isolement progressif des amis, de la famille et de l’entourage en général peut être le résultat d’un ghostlighting. En règle générale, les manipulateurs cherchent à limiter les influences extérieures. Celles qui pourraient renforcer la confiance en soi de la victime et la rendre ainsi moins vulnérable à la manipulation.

Face à un ghostlighter, une réaction mesurée et stratégique s’impose pour préserver votre bien-être émotionnel et votre santé mentale.

• Premièrement, une fois, le comportement détecté, prenez du recul. Accordez-vous un moment pour analyser les messages, les comportements en ligne et les incohérences apparentes. Grâce à cette distance émotionnelle, vous pourrez réévaluer la situation de manière objective, sans être submergé par vos émotions.
• Ensuite, il est conseillé, avant de réagir à des comportements ou à des informations qui semblent déplacer, de poser des limites. Cela peut se traduire par des règles claires sur la fréquence des communications et la transparence des échanges. Vous pouvez aussi imposer un respect mutuel.

Si malgré tout, des situations où des interactions génèrent un malaise persistant, écouter votre instinct est primordial ! En effet, si quelque chose semble incohérent ou manipulatoire, il est probable qu’il le soit.

Néanmoins, si vous souhaitez confronter le ghostlighter, vous pouvez réaliser des captures d’écran des messages. Elles pourront servir de référence « objective » en cas de désaccords sur la réalité des faits. Vous pouvez, de même, aborder le sujet directement avec le ghostlighter. Cette démarche peut être constructive, à condition que cela soit fait de manière calme. Toutefois, vous aurez à exprimer vos sentiments et vos perceptions sans l’accuser… Sinon, le dialogue sera interrompu.

Notez que cette approche nécessite de votre part une certaine préparation mentale pour faire face à d’éventuelles réponses négatives. Si le comportement du ghostlighter persiste malgré ces efforts, il peut être nécessaire de reconsidérer la relation.

À mon avis, c’est une perte de temps, car le pervers est un menteur professionnel… L’objectif est de vous faire douter de… Vous-même ! C’est pour cette raison que je vous recommande de vous confier à des amis ou à des membres de votre famille. Ces personnes pourront vous aider à évaluer la situation de manière objective et à parer à un éventuel isolement.

En conclusion, le ghostlighting représente l’un des nouveaux défis dans les relations humaines. Amplifiée par l’anonymat et la distance qu’offre le numérique, cette forme de manipulation a de graves répercussions émotionnelles. C’est pourquoi il est essentiel de cultiver la bienveillance envers soi-même et d’établir un dialogue constructif avec son entourage.

Ne restez pas seul et n’hésitez pas à vous faire aider par des professionnels de santé. Aujourd’hui, plus que jamais, il est capital de se rappeler que l’amour et le respect mutuel doivent être au cœur de toute relation ! Gardez à l’esprit que personne n’a le droit d’éteindre votre lumière !