La forêt d’Aokigahara, située au pied du Mont Fuji, fascine par son atmosphère énigmatique. Ce lieu inspire autant de curiosité que de peur. L’article qui suit est rédigé par Sophie Vitali experte du paranormal est tiré du magazine Le Monde de l’inconnu.

Une revue pour les esprits curieux et audacieux !

Le Monde de l’inconnu est plus qu’un simple magazine. En effet, il s’adresse aux lecteurs qui souhaitent comprendre les phénomènes hors du commun. Chaque numéro couvre des sujets comme l’ufologie, la parapsychologie et les sciences alternatives. Cette revue aborde aussi des thèmes comme les mystères de l’espace, les découvertes archéologiques secrètes et la spiritualité.

Pour ceux qui croient que « l’on nous cache tout, on ne nous dit rien », cette revue apporte un regard singulier et intriguant sur l’invisible.

La forêt maudite d'Aokigahara par Sophie Vitali pour le magazine "Monde Inconnu" février 2021.

La mystérieuse forêt d’Aokigahara, la mer d’arbres au pied du mont Fuji

À la base du célèbre mont Fuji, s’étend la forêt d’Aokigahara, un lieu fascinant et chargé d’histoire, aussi connu sous le nom de Jukai ou « la mer d’arbres ». Cet espace naturel impressionnant couvre environ 35 km² et serait âgé de plus de 1 200 ans. Cette forêt dense et quelque peu inquiétante est réputée pour son ambiance mystique, ayant gagné la triste réputation d’être un lieu où de nombreuses âmes en peine viennent mettre fin à leurs jours.

Un lieu mystérieux mais touristique :

Malgré sa renommée sombre, Aokigahara attire de nombreux touristes, captivés par l’atmosphère unique de cette mer d’arbres. La forêt est plantée sur une ancienne coulée de lave issue d’une éruption du mont Fuji en 864, ce qui rend le sol rocheux. Celui-ci est recouvert de mousse épaisse, et difficilement praticable en de nombreux endroits.

La biodiversité et les trésors cachés de la forêt :

Au cœur d’Aokigahara, la végétation est luxuriante et dense, créant un écosystème riche en biodiversité. La faune locale comprend des renards, des cerfs, des chauve-souris, et les écureuils japonais, offrant ainsi un habitat varié qui vit en harmonie avec la densité des arbres.

La forêt est également parsemée de grottes, ouvertes aux visites tout au long de l’année. Cet environnement est à la fois calme et mystérieux. Il fait d’Aokigahara un décor enchanteur pour les promeneurs en quête de beauté sauvage, même si l’atmosphère y reste intensément énigmatique.

La légende d’Aokigahara : quand la forêt devient un symbole de tragédie

La réputation sombre d’Aokigahara commence à se forger dans les années 1950, influencée par la littérature japonaise. En 1959, l’écrivain japonais Seichō Matsumoto publie son roman Nami no tō (La Pagode des vagues). Il s’agit d’une œuvre dramatique qui conclut par le suicide d’un couple d’amoureux dans la forêt d’Aokigahara.

Ce passage suggère qu’Aokigahara pourrait être un lieu idéal pour mourir en secret, un endroit où les corps disparaissent mystérieusement. Ce livre connait un véritable succès et renforce l’image de la forêt comme un lieu de disparition définitive.

Seichō Matsumoto (1955, 46_years_old)

Seichō Matsumoto écrit Nami no tō

Aokigahara, entre fiction et réalité

La légende prend une dimension encore plus sombre en 1993 avec la publication du Kanzen Jisatsu Manyuaru (Mode d’emploi complet du suicide) par l’auteur Wataru Tsurumi.

Ce guide controversé désigne Aokigahara comme le lieu parfait pour en finir avec la vie, allant jusqu’à indiquer les zones de la forêt où les corps ont peu de chance d’être retrouvés. Son livre se retrouve même sur les lieux des décès, renforçant l’image troublante de la forêt d’Aokigahara dans la culture populaire japonaise.

L’impact controversé de Wataru Tsurumi sur la légende d’Aokigahara

Ces œuvres littéraires ont fait d’Aokigahara un symbole de la tragédie humaine, un lieu où la fiction et les événements réels s’entremêlent. Depuis ces publications, la forêt est non seulement vue comme une merveille naturelle. Mais aussi comme un espace entouré de mystère et de tristesse.

L’image d’Aokigahara dans l’imaginaire collectif est devenue celle d’un lieu isolé et maudit, où les âmes tourmentées viennent chercher la paix éternelle.

Aokigahara, un lieu emblématique de la mort au Japon et dans le monde

La forêt d’Aokigahara est aujourd’hui l’un des sites de suicide les plus fréquentés au monde, aux côtés du Golden Gate Bridge de San Francisco. Ce lieu, chargé d’histoires et de légendes fascine, mais il renferme également une longue tradition associée à la mort. En explorant les origines de cette réputation, on découvre que bien avant la publication du roman de Seichō Matsumoto, des pratiques anciennes auraient contribué à la symbolique funeste de cette forêt.

Les panneaux à l'entrée de la forêt d'Aokigahara incitant les personnes à faire demi-tour

La tradition mythique d’Ubasute : un passé lié à l’abandon :

L’un des mythes associés à la forêt d’Aokigahara est celui de l’Ubasute, une pratique de légende au Japon. Cette tradition, également appelée Oyasute (« abandonner un parent »), consiste à laisser mourir un parent âgé ou malade dans un lieu isolé, tel qu’une montagne ou une forêt.

Bien que l’Encyclopédie illustrée du Japon Kodansha souligne qu’Ubasute est avant tout une légende et non une coutume généralisée, cette idée d’abandon dans des lieux reculés contribue à renforcer l’image sinistre d’Aokigahara.

Les recherches historiques : un lieu d’abandon et de tragédie :

Selon Rémi Scoccimarro, docteur en géographie et spécialiste des civilisations japonaises, Aokigahara a servi de lieu d’abandon. Notamment pour les personnes âgées en fin de vie et, dans certains cas, pour des infanticides pratiqués jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Ces abandons, motivés par des raisons socio-économiques, avaient pour objectif de réguler la population dans un Japon en voie de modernisation. Cette relation historique avec la mort a fait d’Aokigahara un lieu de fin de vie et de drames humains.

La forêt d’Aokigahara, un triangle des Bermudes japonais ?

La forêt d’Aokigahara est parfois comparée au triangle des Bermudes pour les phénomènes étranges qui s’y produisent. Comment expliquer que tant de personnes se perdent, parfois sans jamais pouvoir en sortir ?

Ce phénomène pourrait être dû aux anomalies magnétiques qui rendent difficile l’utilisation des instruments de navigation. À Aokigahara, certains visiteurs affirment que leurs boussoles deviennent folles. En effet, celles-ci indiquent des directions erronées et provoquent une désorientation totale.

Des instruments de navigation déstabilisés :

Selon divers témoignages, une boussole utilisée dans la forêt d’Aokigahara peut perdre le nord. Sans raison, elle pointe tantôt vers le sud, tantôt avec un écart de 90 degrés par rapport à la vraie direction. Même en suivant les indications de la boussole, les visiteurs rapportent qu’ils finissent souvent par revenir à leur point de départ.

De plus, ils affirment avoir le sentiment de tourner en rond sans moyen de s’orienter. Cette perturbation des instruments de navigation a largement nourri la comparaison avec le triangle des Bermudes.

Cette similitude troublante ajoute une dimension mystérieuse supplémentaire à la réputation de la forêt hantée.

Aokigahara, une forêt si dense que même la lumière peine à y pénétrer

La densité de la végétation dans la forêt d’Aokigahara est telle que la lumière du soleil y parvient à peine. Lorsque les visiteurs tentent de lever les yeux, ils aperçoivent seulement de minces parcelles du ciel à travers l’épais feuillage. Cette obscurité perpétuelle rend impossible toute orientation en se basant sur le soleil. Par ailleurs, la densité des arbres bloque également les signaux GPS et le réseau téléphonique, plongeant ceux qui s’y aventurent dans une isolation totale.

Les légendes des Yurei et les esprits errants d’Aokigahara :

Au-delà de son atmosphère oppressante, la forêt est réputée pour être le refuge de Yurei. Il s’agit d’âmes errantes qui seraient piégées entre le monde des vivants et des morts. Ces esprits tourmentés sont frequemment représentés dans la culture japonaise, notamment au cinéma.

Le célèbre réalisateur Hideo Nakata a contribué à populariser les Yurei à l’international avec son film Ring (1998). Celui-ci met en scène le personnage mythique de Samara, qui incarne cette figure terrifiante des esprits vengeurs. Toutes ces histoires renforcent la peur et le mystère qui entourent la forêt d’Aokigahara.

Kyochi Watanabe, l’ange gardien d’Aokigahara

Dans l’obscurité de la forêt d’Aokigahara, un homme dévoué, Kyochi Watanabe, est un véritable gardien pour ce lieu chargé de tristesse. À la tombée de la nuit, depuis sa demeure isolée à proximité de la forêt, il diffuse la chanson Imagine de John Lennon.

Il espère ainsi inspirer espoir et réconfort aux personnes en détresse venues à Aokigahara pour mettre fin à leur vie. Selon Kyochi, la musique a le pouvoir de toucher l’âme et de réchauffer les cœurs des âmes perdues. Alors, pourquoi pas les encourager à reprendre goût à la vie.

Le scandale Logan Paul : quand un youtubeur ravive le tourisme morbide à Aokigahara

Le 31 décembre 2017, un événement choquant vient tristement renouveler l’intérêt morbide pour la forêt d’Aokigahara. Le youtubeur américain Logan Paul, célèbre pour ses vidéos sensationnalistes, décide de filmer une vidéo au cœur de cette forêt hantée.

Au cours de son tournage, il découvre et filme le cadavre d’une personne ayant récemment mis fin à ses jours. Publiée sur YouTube, la vidéo atteint plus de 6 millions de vues en quelques heures, provoquant une vague d’indignation auprès du public et des internautes.

Une surfréquentation qui transforme la forêt en lieu de curiosité morbide :

Depuis ce scandale, les patrouilles de volontaires et Kyochi Watanabe, témoignent de l’afflux de touristes attirés par la fascination pour la mort. La mission de protection et de réhabilitation de la forêt s’en trouve d’autant plus compliquée. Et pour cause ! La plupart des visiteurs viennent non pas pour comprendre l’histoire spirituelle d’Aokigahara, mais dans l’espoir de croiser des scènes macabres.

Aokigahara, entre mystère et fascination éternelle…

La forêt d’Aokigahara, qu’elle soit considérée comme maudite ou simplement mystérieuse, ne cesse d’intriguer. Ses légendes de dragons, de Yurei, et de phénomènes paranormaux continuent de captiver l’imagination du monde entier. Considérée comme l’un des lieux les plus hantés de la planète, la mer d’arbres reste un symbole ambigu, entre nature et surnaturel, entre beauté et tragédie.

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Par Sophie Vitali médium et parapsychologue pour le magazine le monde de l’inconnu, février 2021

Sophie Vitali chroniqueuse presse pour le magazine Monde Inconnu février 2021 / Infinità Corse Voyance
Sophie Vitali parapsychologue pour le dossier paranormal du magazine Monde Inconnu