Pratique impressionnante et à haute charge spirituelle, l’exorcisme fascine autant qu’il effraie. Pratiqué rarement, il est essentiellement exécuté par des ecclésiastiques catholiques, et indissociable du phénomène de possession. Il a pour but d’expulser un esprit malveillant qui se serait emparé mentalement d’un être vivant (homme ou animal) ou d’un objet.
Toutefois, avant de pratiquer un exorcisme, il est nécessaire de réaliser une enquête approfondie. Elle permet de déterminer si une maladie mentale ne serait pas à l’origine des symptômes pouvant s’apparenter à de l’emprise démoniaque.
Ce nouveau dossier présente les caractéristiques de l’exorcisme et de la possession. Je souhaite également remettre à leur place les idées reçues, et dissuader le lecteur de jouer avec des forces qu’il ne maîtrise pas…
De multiples traces écrites dans l’Ancien Testament attestent de la pratique de “guérisons du possédé”. D’ailleurs, dans l’Évangile selon Saint-Mathieu, Jésus-Christ en personne enjoint ses disciples : “Expulsez les démons.” (Mt 10.8)
Par la suite, l’Église catholique institutionnalise cette pratique et lui donne un cadre, tout en la soumettant à des conditions précises de réalisation.
L’islam et le judaïsme parlent peu du phénomène d’exorcisme ou de possession, même s’ils reconnaissent l’existence de créatures surnaturelles ou de démons. L’islam évoque ainsi l’existence de djinns, et le judaïsme aborde le sujet des dibbouks.
Analysons désormais la notion de possession. Car pour être pratiqué, l’exorcisme a pour pré-requis la manifestation de phénomènes d’emprise bien particuliers. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Une personne peut être considérée comme possédée quand elle manifeste un comportement proche de la transe, de l’hystérie et de la schizophrénie. Les symptômes incluent des contorsions, des paroles blasphématoires et vulgaires, ou des éclats de rage.
La question cruciale est cependant de savoir où s’arrête la maladie mentale, et où commence la véritable possession. Car la psychiatrie réfute bien entendu la notion de possession, la remplaçant par des formes plus ou moins intenses de délires schizophréniques.
En revanche, quand les troubles sont accompagnés de phénomènes typiquement paranormaux, comme la lévitation, des objets qui se déplacent tout seuls ou de la pluie qui tombe à l’intérieur d’une chambre close, peu de doutes subsistent.
Toute la question est là. Car nombreuses sont les personnes pensant qu’elles-mêmes ou un de leurs proches sont possédées par un esprit malveillant. Heureusement, depuis la naissance de la psychiatrie, on ne voit plus derrière chaque trouble psychique l’œuvre d’un démon.
L’église catholique demande ainsi à ce que dans un premier temps, la personne en question soit soumise à une batterie de tests réalisés par un psychiatre officiel. Si ce dernier considère ne pas être en mesure de la prendre en charge, en particulier si ses constatations le laissent dans l’incompréhension et la perplexité, un prêtre exorciste peut prendre le relais.
Avant d’envisager le rituel d’exorcisme proprement dit, il appartient d’abord au prélat d’engager une enquête aussi discrète qu’approfondie, afin d’être certain de se trouver dans une situation requérant ce genre de rituel.
Si vous êtes catholique pratiquant vous effectuez, peut-être sans le savoir, des gestes considérés comme des petits exorcismes. En effet, l’exorcisme agit avant tout en prévention de l’emprise du mal, dans les gestes et pratiques tels que le signe de croix, la confession, la prière, la communion ou le baptême. On considère également que l’eau bénite chasse le démon.
Quant à la fameuse pratique exercée par un prêtre qualifié et qui prend la forme d’un rituel impressionnant, elle est nommée grand exorcisme. Elle a pour but d’exiger de la force maléfique de quitter le corps du pauvre possédé. Le rituel est soumis à un protocole rigoureux mis en place par le clergé catholique.
Il comprend des récitations de prières et de passages de l’Évangile, des gestes particuliers faits à l’aide d’objets sacrés et d’eau bénite, et bien entendu des exhortations plus ou moins appuyées face à l’abominable esprit. Il est intéressant de noter qu’avant de lui enjoindre de partir, le prêtre interroge le démon pour connaître son nom.
Il est difficile de ne pas évoquer la fascination du public pour l’exorcisme. Il est tel que le cinéma s’est emparé du sujet, pour son plus grand bénéfice.
Le film américain “L’exorciste”, réalisé par William Friedkin en 1973, est ainsi le neuvième film le plus vu de tous les temps. Il cumule pas moins de… 110 millions d’entrées au cinéma (dont plus de 6 millions en France).
Il est légitime de s’interroger sur les phénomènes paranormaux, surnaturels et inexpliqués. En revanche, tenter des expériences obscures ou occultes sans être initié est dangereux, et peut avoir des conséquences terribles, à la fois pour soi-même et ses proches, ainsi que dans cette vie et au-delà de cette vie.
Je déplore notamment la fascination de certains insensés pour les jeux occultes ou spirites qu’ils pratiquent sans aucune connaissance, sans précaution et sans accompagnement d’une personne qualifiée. J’espère avoir été suffisamment claire sur ce point !
Même s’ils existent, les grands exorcismes sont réalisés très rarement. Très rares également sont les véritables phénomènes de possession démoniaque. La plupart du temps, les personnes atteintes de troubles comportementaux vite apparentés à de la possession sont en réalité victimes d’une maladie mentale. Elles peuvent être prises en charge par des psychiatres.
Néanmoins, évitons de nous frotter de trop près à des choses qui nous dépassent, et tournons-nous plutôt vers des valeurs empreintes de bonheur et de sérénité. En effet, ce sont à la fois les meilleures préventions et les plus efficaces remèdes contre toutes les formes de mal : la sagesse et l’amour.
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