Quand nos défunts nous parlent ou qu’est-ce que le vécu subjectif de contact avec un défunt ? Par Olivier Bernard

Vous est-il déjà arrivé de ressentir la présence d’un proche décédé ? Peut-être même de l’entendre, de le voir ou de le sentir ? Ces expériences, appelées vécus subjectifs de contact avec un défunt (VSCD), touchent près de 40 à 60 % des personnes selon certaines études.

Pourtant, peu osent en parler par crainte de jugement. Ces vécus méritent cependant attention et réflexion, car ils touchent au cœur de notre lien avec ceux qui nous ont quittés.

Le vécu subjectif de contact avec un défunt (VSCD) est une expérience sensorielle vécue par des personnes, souvent en période de deuil, qui perçoivent une présence ou un message venant d’un être cher décédé. Ce contact avec les défunts peut se manifester de diverses manières : par des voix, des visions, des sensations physiques ou même des odeurs.

En effet, les spécialistes en psychologie et phénomènes paranormaux ont documenté de nombreux cas de VSCD, qui offrent un réconfort émotionnel aux personnes en deuil.

Par exemple, Carole, une jeune maman récemment divorcée, partage une expérience marquante. Après une greffe du tympan, traverser un couloir sombre lui provoquait une vive anxiété.

Un soir, après avoir couché ses enfants, elle décide de traverser sans lumière. Elle ressent alors une présence et entend une voix lui demander : « Si j’avais changé, serions-nous restés ensemble ? » Elle répond intérieurement : « oui », convaincue qu’il s’agit de son ex-mari.

Le lendemain, elle apprend que son ex-mari est décédé quelques heures avant cette expérience. Ce témoignage fait partie des nombreux récits de contact avec les défunts étudiés par des chercheurs, qui analysent l’impact des VSCD.

Ces études ont recueilli plus de 1 000 témoignages dans divers pays; Elles contribuent ainsi à une compréhension plus globale des expériences de contact spirituel.

Le psychiatre Christophe Fauré, préfacier de Contacts spontanés avec un défunt, partage les observations tirées de son expérience. Ainsi, de nombreux endeuillés racontent avoir reçu des signes de leurs proches décédés, des signes des défunts interprétés comme des manifestations de leur présence.

Cependant, la peur d’être incompris les pousse souvent à garder ces histoires secrètes, parfois pendant des années.

Fauré se souvient de ses patients, souvent rationnels, mais troublés par des perceptions inexplicables après la mort d’un être cher. Il nomme ces récits de contact avec un défunt sous le terme VSCD. Ces témoignages révèlent un besoin émotionnel de connexion et de réconfort. Pour beaucoup, les VSCD sont d’ailleurs d’une grande aide pour ceux qui traversent le deuil.

Les VSCD, ou signes de contact avec les défunts, apportent également un sentiment de paix aux personnes en deuil. En percevant des messages ou des signes de leurs proches décédés, ces personnes trouvent un moyen de surmonter leur douleur et de restaurer un lien précieux.

Cependant, pour certaines personnes, ces manifestations sont source d’anxiété, notamment si elles craignent de ne pas être crues. Ce phénomène révèle ainsi l’importance des VSCD dans le processus de deuil et de guérison.

En général, un VSCD survient lorsqu’une personne, en deuil ou non, perçoit de manière inattendue un contact spirituel avec un défunt. Cette perception passe par les sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher – mais jamais par le goût. Contrairement aux souvenirs, ces perceptions semblent bien réelles et sont difficiles à ignorer pour ceux qui les vivent.

De plus, ces perceptions offrent un réconfort, un dernier lien tangible avec le défunt. En ce sens, certaines études suggèrent que ces expériences pourraient être un mécanisme naturel du cerveau pour traverser le deuil. D’autres y voient une véritable communication avec l’au-delà. Quoi qu’il en soit, ces témoignages montrent que les contacts paranormaux marquent profondément ceux qui les vivent.

Dans certaines cultures, comme celles des Navajos et des Jivaros, la crainte des morts est profondément ancrée. En effet, ces peuples redoutent que les esprits reviennent tourmenter les vivants sous forme animale ou dans les rêves. Cette peur culturelle éclaire ainsi les différentes manières dont les signes des défunts peuvent être perçus.

Les vécus de contact avec les défunts se retrouvent dans les pratiques spirituelles de nombreuses cultures. Par exemple, dans les religions orientales, les âmes errantes sont perçues comme ayant un message pour les vivants. En général, il s’agit d’une invitation à la prière et à la méditation.

Dans le christianisme, les croyants interprètent ces signes comme une manifestation divine ou un message de protection de leurs proches défunts. Les VSCD, ou expériences de contact avec les défunts, sont ainsi perçus positivement dans certaines traditions, bien qu’ils puissent être vus avec suspicion dans d’autres.

De nos jours, les chercheurs des VSCD adoptent deux perspectives distinctes. Certains tentent d’expliquer ces manifestations par les sciences dures. Pour cela, ils les interprètent comme des phénomènes biologiques ou psychologiques.

En revanche, d’autres intègrent la dimension spirituelle, acceptant que ces contacts puissent révéler une connexion entre le monde physique et l’au-delà.

L’experte en expériences de contact avec les défunts est Evelyn Elsaesser. Elle est une figure majeure dans l’étude des VSCD et des expériences de mort imminente (EMI).

Dans son ouvrage Quand les défunts viennent à nous : histoires vécues et entretiens avec des scientifiques, elle affirme que ces phénomènes sont bien réels et ne doivent plus être considérés comme rares.

Ses recherches montrent que les VSCD ne sont pas des cas isolés. En réalité, ils se manifestent régulièrement et sont documentés dans de nombreuses cultures. Elsaesser nous rappelle ainsi que la science ne peut plus ignorer ces expériences de contact spirituel profondément humaines.

es échanges avec certains chercheurs, comme Christophe Pons du CNRS, montrent que les VSCD suscitent des questions sur la nature de la réalité. En effet, des prêtres, tels que le père Tessier dans son église orthodoxe, et des médiums relatent souvent des contacts avec des défunts. Cela démontre que la perception de ces phénomènes varie en fonction des croyances et des sensibilités culturelles.

Ces vécus spirituels ne sont peut-être pas rationnels, mais ils forment une part intégrante de la réalité pour ceux qui les vivent. Les contacts avec les défunts, racontés par des milliers de témoins, représentent une facette mystérieuse du monde que nous continuons d’explorer.

À découvrir dans Les portes de l’esprit.