Un oracle est un outil de communication entre les hommes et les dieux. C’est souvent sous forme de cartes que se présente un oracle, mais il peut tout aussi bien être créé sur n’importe quel autre support. Créer son propre oracle vous enseigne à devenir vous-même le vecteur de cet échange, pour vous découvrir et apprendre à dialoguer avec le monde invisible.
Un oracle peut prédire, guider et aider !
Grâce à ce livre, apprenez à créer un outil d’exploration de votre for intérieur, de vos forces, de vos faiblesses, de votre avenir. Sorti de son contexte prédictif, l’oracle devient un guide pour suivre la bonne voie, offre du soutien thérapeutique et favorise l’évolution spirituelle.
L’auteur, Marc Neu, vous entraîne pas à pas dans la création de votre oracle personnel :
- Découvrez l’histoire des oracles et de la divination en général ;
- Définissez vos symboles et apprenez à les représenter ;
- Choisissez le bon support (papier, bois, coquillages, galets, cristaux…) ;
- Comprenez tout sur les tirages et comment créer les vôtres ;
Des réponses à vos questions les plus personnelles et intimes vous attendent et votre oracle a hâte de vous les transmettre…
Qu’est-ce qu’un oracle ? Une exploration de son histoire
Quand on demande ce qu’est un oracle, la première réponse est souvent : un jeu de cartes. Le mot « oracle » est entré dans le langage courant, mais son vrai sens s’est perdu.
D’après l’Académie française, le terme « oracle » vient du latin oraculum, qui signifie « parole d’un dieu ». Ce mot dérive du verbe orare, « parler ». Depuis toujours, les hommes cherchent à recevoir les messages divins. Ils trouvaient des moyens de consulter les dieux, sans passer par un prophète. Par exemple, ils observaient le vol des oiseaux ou écoutaient le son d’un bassin en bronze.
Quand le christianisme s’est développé, la divination a été condamnée. Mais, elle a survécu sous des formes cachées. On utilisait les dés, les coquillages ou les baguettes pour prédire l’avenir.
Avec la Renaissance, de nouvelles influences culturelles ont émergé. Les traditions chinoises, indiennes ou égyptiennes ont introduit des méthodes divinatoires exotiques. Ces pratiques étaient tolérées et même étudiées par des érudits.
Dans les salons bourgeois, les dames se tiraient les cartes. Elles lisaient les feuilles de thé ou le marc de café. Cependant, cette démocratisation de la divination a fait perdre à l’oracle son essence sacrée. Aujourd’hui, il est souvent perçu comme un simple jeu de société, sans lien réel avec le divin.
Comment créer son propre oracle : comprendre la divination
Les trois compétences essentielles en divination :
La divination repose sur trois compétences.
- Le savoir permet de mémoriser les correspondances liées aux symboles de l’art divinatoire. Sans ces connaissances, il est impossible d’interpréter les signes (cartes, entrailles, oiseaux). Le devin doit se familiariser avec les symboles de son oracle. Plus ils sont proches de sa culture, plus ce travail est facile.
- Le savoir-faire s’acquiert avec l’expérience. Un devin sans connaissance du contexte politique ne pourra pas interpréter correctement les signes. Chaque devin a ses domaines de prédilection, mais ceux-ci s’élargissent avec le temps. Il doit rester humble, reconnaître ses limites, mais toujours chercher à progresser.
- L’intuition est inégalement répartie. Elle aide à choisir la bonne interprétation d’un symbole. Sans intuition, une consultation devient vite un amas de correspondances techniques. L’intuition permet de trier les informations pour répondre exactement à la question posée.
La connexion entre conscience et oracle :
Le monde que je perçois est une projection de ma conscience. Pourtant, toutes les consciences sont reliées par une conscience universelle. Cette interconnexion permet l’accès à des informations partagées tout en maintenant une vision individuelle.
Utiliser un oracle pour accéder à sa conscience :
Un oracle permet de se connecter à sa conscience profonde. Il aide à accéder aux événements futurs en triant les informations. Un symbole reflète une histoire personnelle. Plus il est riche en significations, plus il dévoile de sens.
Oracle ouverts et fermés : comprendre la différence
L’Oracle ouvert : une structure flexible
La notion fondamentale qui différencie les oracles est celle d’oracle ouvert et d’oracle fermé. Un oracle ouvert est un système dont les symboles n’ont pas de structure fixe. Ils sont un assemblage de notions diverses.
Ce type d’oracle couvre un large éventail de domaines de la vie. Sa caractéristique principale est de pouvoir ajouter de nouveaux symboles sans modifier l’équilibre général de l’oracle.
Les oracles qui utilisent des cristaux ou des plantes fonctionnent de cette manière. Après un premier choix, on peut facilement ajouter des minéraux ou des plantes, en leur attribuant de nouveaux mots-clés.
L’Oracle fermé : une structure immuable
Dans un oracle fermé, ajouter un symbole ferait s’effondrer toute la structure. Prenons l’exemple de la géomancie. Ce système ne contient que seize figures. En ajouter une nécessiterait de modifier entièrement le fondement de l’oracle.
Les runes suivent la même logique. Chaque rune est liée aux Eddas, des textes sacrés. Ajouter une rune dans ce système est impossible d’un point de vue divinatoire.
Bien qu’il y ait eu plusieurs alphabets runiques au fil du temps, le Futhark ancien reste la référence principale dans les systèmes divinatoires et magiques.
La différence entre un oracle fermé et un oracle ouvert
Oracle ouvert vs. Oracle fermé : une distinction fondamentale
Alors, qu’est-ce qui différencie un oracle fermé d’un oracle ouvert ? Un oracle ouvert représente une partie d’une cosmogonie. En revanche, un oracle fermé symbolise l’ensemble de cette cosmogonie.
Les symboles d’un oracle fermé représentent tout ce qui existe ou n’existe pas dans le monde. Un oracle fermé est évolutif dans son interprétation, mais pas dans sa structure. Sa structure repose toujours sur un modèle de la création du monde, quelle que soit sa culture.
Exemple de l’Oracle de Belline : un oracle fermé
Prenons l’exemple de l’Oracle de Belline. Il est basé sur la vision astrologique des Anciens. Cet oracle contient sept familles de sept cartes. Les sept planètes forment la base structurelle de la cosmogonie des Anciens. Ajouter de nouvelles cartes à cet oracle déstructurerait l’ensemble.
Le mage Edmond, l’auteur de l’oracle, y a ajouté des cartes liées à la Terre. Cela reste logique, car la Terre est le point de référence dans l’observation du ciel. Mais ajouter des cartes représentant Neptune ou Uranus n’aurait pas de sens, car ces planètes ne faisaient pas partie de la vision cosmologique des Anciens.
Symbolisme des sept planètes et de la lumière :
Chaque groupe de cartes représente l’une des sept planètes et comporte sept cartes. Cela reflète la vision des Anciens et leur observation de la nature. Par exemple, la lumière blanche est un assemblage de sept couleurs. Chaque carte symbolise une partie de cette lumière céleste décomposée.
Quel type est préférable : ouvert ou fermé ?
Les avantages d’un oracle fermé :
Alors, qu’est-ce qui est préférable : un oracle ouvert ou un oracle fermé ? Les grands oracles fermés ont résisté au temps. Il doit y avoir une raison à cela.
Un oracle fermé repose sur un modèle du monde parfait. Ce modèle inclut toute la création, tant sur le plan matériel que conceptuel. Il englobe autant un grain de sable qu’un archétype comme la solitude. Une fois créé, l’oracle n’évoluera plus.
Cependant, l’inconvénient d’un oracle fermé, c’est qu’un symbole unique peut représenter de nombreuses choses. L’utilisateur devra faire appel à son intuition pour trouver la bonne interprétation.
Les avantages et limites d’un oracle ouvert
Les oracles ouverts, en revanche, sont limités par les choix des créateurs. Ils peuvent évoluer avec le temps et s’adapter aux époques.
Mais, parfois, la carte ou le symbole précis pour une situation donnée n’existe pas. L’oracle propose alors un symbole similaire, mais cela peut rendre le message moins clair.
Créer un oracle fermé : un projet de longue haleine
Il n’y a pas de bon ou de mauvais système. Créer un oracle fermé demande du temps et de la réflexion. Il faut beaucoup de connaissances pour élaborer une structure solide. Un tel projet ne se fait pas en un week-end. Il faut parfois plusieurs semaines ou mois de recherche avant même de commencer à dessiner les symboles.
Les quatre grandes familles d’oracles
L’oracle et sa fonction : au-delà de la forme
Un oracle n’est pas défini par sa forme, mais par sa fonction. Sa présentation n’est limitée que par votre imagination. Généralement, on pense aux cartes quand on parle d’oracle, mais il existe de nombreuses formes différentes.
Les cartes : la forme d’oracle la plus courante
Un oracle basé sur des cartes est le plus commun. Cela peut aller du simple mot écrit sur du papier aux œuvres d’art les plus complexes. Cette présentation est à la fois pratique et élégante. Le tirage se fait face cachée, ce qui permet une révélation progressive du symbole en retournant la carte.
Les cartes offrent la possibilité d’inclure de nombreux symboles dans un espace réduit. Il est aussi possible de créer des sous-catégories d’oracles grâce à cette méthode.
Par exemple, une carte peut afficher le symbole « Gain » avec des chiffres de un à six. Un dé lancé après le tirage permet de préciser le domaine associé au gain selon le chiffre obtenu.
Esthétique et croyances du devin : l’importance du symbole
Le symbole sur la carte doit être agréable à l’œil du devin. S’il entre en conflit avec ses croyances, cela peut bloquer l’efficacité du tirage. Prenons l’Oracle de Belline, une référence en divination. Son dessin est brut, presque agressif.
Beaucoup de voyants avouent en avoir peur et ne peuvent pas l’utiliser correctement. Ce sentiment négatif freine la divination. Dans ce cas, il faut soit faire un travail sur soi avec cet oracle, soit changer de support.
La matière des cartes : variabilité infinie
Les cartes ne sont pas nécessairement faites de papier. Elles peuvent être en bois, plastique, métal ou même en pâte polymère. Ce qui définit un oracle basé sur des cartes, c’est de pouvoir les étaler devant soi et choisir un ou plusieurs éléments à interpréter.
Les oracles de saisie : une approche tactile de la divination
Caractéristiques des oracles de saisie
Les oracles de saisie se basent sur le fait de saisir un symbole sans le voir. Les éléments sont souvent enfermés dans un sac. Le devin ou le consultant y plonge la main pour saisir un symbole. Contrairement aux cartes, il est impossible de disposer ces éléments face cachée.
Exemple : peindre des symboles sur des galets
Je peux imaginer un oracle avec des galets peints. Si je disposais ces galets devant moi, je ne pourrais pas les mettre face cachée. Ils devraient être dans un contenant pour être occultés à ma vue. Les supports sont infinis. Ils dépendent de vos goûts, de vos moyens, et du but de l’oracle.
Matériaux pour les oracles de saisie
On peut graver des symboles sur des plaquettes en or, bien que cela rende l’oracle coûteux. Mais un tel oracle serait idéal pour interroger des anges liés au Soleil, car l’or est associé à cette sphère. Une alternative serait de graver les mêmes symboles sur des plaquettes en bois, dorées seulement sur les symboles.
L’Oracle Hoodoo : un exemple unique
Quand j’ai créé l’Oracle Hoodoo pour parler aux esprits des ancêtres, je voulais un matériau vivant, mais ancien. J’ai choisi l’ivoire de mammouth sibérien fossilisé vieux de 6 000 ans. À cause du prix, je l’ai réservé à mon propre jeu. Les autres exemplaires sont en céramique fermentée.
Les oracles de jet : interpréter l’aléatoire
Caractéristiques des oracles de jet :
Les oracles de jet reposent sur des éléments jetés devant soi. Ici, ce n’est pas un symbole spécifique qui est choisi, mais toute la disposition des éléments après leur chute qui est interprétée. Certains symboles sont visibles, d’autres non. Certains sont à l’endroit, d’autres à l’envers. Les symboles se regroupent ou s’isolent, tombant dans différentes zones de l’espace de tirage.
Exemples d’oracles de jet :
Parmi les oracles de jet célèbres, on trouve les cauris africains, les os dans le Hoodoo, la lecture des dés ou encore le lancer d’épingles. Ces méthodes sont toutes basées sur la manière dont les objets tombent et s’organisent.
Un exemple personnel : oracle des épingles
Il y a quelques années, j’ai commencé à fabriquer des talismans sous forme de mojo-bag. Ces sachets contiennent des ingrédients choisis par l’esprit protecteur du talisman. Pour choisir rapidement les ingrédients, j’ai créé un oracle utilisant quatorze épingles : sept à tête blanche et sept à tête noire.
Le tirage se fait en jetant les épingles sur un plateau en bois, car elles y rebondissent peu. Les aiguilles pointent vers le haut ou vers le bas. On compte ensuite les épingles de chaque couleur qui pointent vers le bas. Si une majorité d’épingles blanches pointent vers le bas, c’est que la réponse est « oui ». Si ce sont les noires, la réponse est « non ».
Les oracles immatériels : une approche subtile de la divination
Caractéristiques des oracles immatériels :
Les oracles immatériels regroupent toutes les formes de divination où le support matériel n’est pas central. Ils se divisent en trois groupes : les oracles directs, indirects, et abstraits.
Les oracles directs : messages sans intermédiaire
Les oracles directs transmettent des messages directement à la conscience du devin, sans passer par un support physique. Cela inclut les oracles par possession, comme les pythies ou les prophètes. Les messages reçus en rêve, par l’intuition, la clairvoyance, la clairaudience ou la médiumnité appartiennent également à cette catégorie.
Les oracles indirects : interprétation via un support
Les oracles indirects sont proches des oracles directs, mais nécessitent un support pour générer le message. Le message s’impose au devin, sans qu’il ne choisisse un élément. Les supports peuvent être variés : un nuage, une boule de cristal ou un miroir. Les éclairs, le vol des oiseaux, ou la disposition des entrailles après un sacrifice sont aussi des exemples d’oracles indirects.
Les oracles abstraits : interprétation des forces
Les oracles abstraits répertorient des forces originelles sans utiliser de support matériel pour les représenter. La géomancie et le Yi King sont des exemples. Avec ces oracles, l’environnement autour du devin incarne la force présente lors de la consultation. Un exemple simple est l’oracle du « oui-non », où la première couleur perçue devient la réponse à la question posée.
Pour en savoir plus sur Marc Neu …
Cet article est extrait du livre Créer son propre oracle, Marc Neu, éditions Le lotus et l’éléphant, 2022.
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